Historique

L'occupation du site de Montrond-le-Château est ancienne comme l'attestent différentes découvertes sur le territoire de la commune. La première mention de Montrond date de 1154, dans un acte de partage des terres de Pierre III de Scey avec son fils Richard, dit de Montbéliard. Vers 1276, Richard de Montfaucon-Montbéliard, seigneur de Courchaton, hérite du domaine.

En 1406, Guillaume de Vienne devient seigneur du fief de Montrond, qui comprend alors, Mérey, Villers, tarcenay, Epeugney, Malbrans, Maizières, Scey-en-Varais, Cademène, Rurey, Lizine ainsi que quelques terres à Orchamps-Vennes et Fuans.

En 1446, Montrond est vendu à Thibaud IX de Neuchâtel, Maréchal de Bourgogne.

En 1505, la forteresse est remise à Guillaume de Furstemberg, mari de Bonne de Neuchâtel, puis en 1605, la seignerie est acquise par Thomas de Jouffroy, seigneur de Marchaux.

Au XVIIeme siècle, elle est démembrée entre divers propriétaire.
    Photothèque



Remerciements

Présentation du village

La vie politique, judiciaire et militaire

La vie des habitants

La vie religieuse

Spéléologie historique

Bibliographie



Remerciements
    A Hervé Perton pour son travail de recherche et pour avoir autorisé la publication du recueil "Si Montrond m'était conté..." sur le site de Montrond-le-Château. Ce recueil a été rédigé en novembre 2002 suite aux recherches entreprises entre 1990 et 1993 auprès de villageois et aux Archives Départementales du Doubs. L'édition originale est consultable en mairie.

    A Pascale Pretet pour son aide précieuse.

    A tous les villageois qui par leurs témoignages, ont participés à l'enrichissement de la mémoire collective.




PRESENTATION DU VILLAGE
    La commune de « Montrond Le Château » est située à 17 km au sud de Besançon, à 12 km d’Ornans et à 22 km de Quingey, chef-lieu de canton dont Montrond constitue l’extrémité nord.

    A 450 m d’altitude moyenne, le territoire communal, d’une superficie de 1160 hectares (dont 462 ha boisés), s’étire sur un axe nord-ouest sud-est.

    Au dernier recensement, le village comptait 552 castelmontois. Il est dominé par une butte, sorte de « Mont rond » visible à 10 km alentours et qui émerge de ce plateau calcaire érodé où se situait autrefois le château féodal.

    La commune est desservie par une route départementale (la D102) et fut, jusqu’en 1951, reliée de Besançon à Amathay-Vesigneux par une ligne locale de chemin de fer.

    Vocable de Saint-Georges, célébré le dernier dimanche d’avril par une fête foraine, Montrond organise aussi une kermesse le 15 août.

    Le sous-sol de Montrond est caractérisé par la présence de nombreuses fissures, grottes et gouffres dont certains de grande renommée parcourus par de nombreux spéléologues européens.
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LA VIE POLITIQUE, JUDICIAIRE ET MILITAIRE
    I – Les sires de Montrond

    Il convient de savoir que durant tout le bas Moyen-Âge et même après, le territoire de Montrond appartenait au Saint Empire Romain Germanique et n’était donc pas une possession française.

    La châtellenie de Montrond se forma sans doute au XIIe voire XIe siècle, suite à un démembrement de la puissante seigneurie de Scey alors existante.

    Les premiers seigneurs de Montrond apparaissent dans un acte de 1154, aujourd’hui disparu, qui rappelait le partage des terres de Montrond entre Pierre III de Scey et son fils Richard dit de Montbéliard. Pierre eu entre autres les terres de Maillot et Scey et Richard eut Montrond, Fertans et Cléron.

    En 1231, Amédée de Neufchâtel, décide de faire fortifier la butte de Montrond (cf. § 2 « le château féodal »).

    En 1276, Richard de Montfaucon-Montbéliard, seigneur de Courchaton, frère d’Amédée et époux d’Isabelle de Montfort, hérite de Montrond dans des conditions mal connues.

    Son fils puîné (né après l’aîné Thierry, décédé) Simon de Montfort, devient seigneur de Montrond. Il épouse Catherine de Montluel, veuve de Jean, seigneur de Cuisseaux. Il meurt sans postérité et est inhumé à l’abbaye de Buillon.

    Son neveu Richard, seigneur de Montfort et d’Antigny, époux de Marguerite de Thourotte, reprend Montrond en fief d’Hugues de Bourgogne en 1307.

    Sa fille Jeanne, épouse Miles de Noyers, maréchal de France. Celui-ci et son fils Jean échangent Montrond, Châtel Maillot, Courchaton et Montfort en 1338 contre le comté de Joigny que reçut Simon de Sainte-Croix, archidiacre de Mâcon. Il transmet ses terres à son neveu Guillaume, époux de Marguerite de Montbéliard.

    Jeanne de Sainte-Croix, fille cadette de Guillaume, épouse Henri de Vienne-Mirebel, se qualifiait de dame de Montrond.

    Elle teste en 1363 en faveur de son neveu Hugues de Vienne Saint-Georges.

    Ce dernier lègue ses biens en 1390 à son frère consanguin Guillaume de Vienne qui reçoit le dénombrement de Perrin de Vaites en 1406. La seigneurie de Montrond est alors très étendue et comprend, Mérey, Villers, Tarcenay, Malbrans, Maisières, Scey-en-Varais, Cademène, Rurey, Lizine ainsi que des terres à Orchamps-Vennes et Fuans.

    La maison de Vienne engage puis vend Montrond dès 1446 à Thibaud IX de Neufchâtel, maréchal de Bourgogne.

    Son fils cède la seigneurie à son frère Guillaume en 1480.

    Guillaume de Neufchâtel, dernier de sa branche meurt en 1505. Alors, Antoine bâtard de Neufchâtel, s’empare de Montrond et remet la forteresse à Guillaume de Furstemberg, marie de Bonne de Neufchâtel.

    L’empereur Ferdinand cédera plus tard les biens des Neufchâtel au comte d’Ortembourf, seigneur de Morymont et de Fondremand.

    Ce dernier est autorisé à engager Montrond qu’il vend en 1601 à Ferdinand de Rye, archevêque de Besançon, comte de Poitiers Neufchâtel pour la somme de 64 000 F.

    Quatre ans plus tard, en 1605, la seigneurie est acquise par Thomas de Jouffroy, seigneur de Marchaux. Cette acquisition de Montrond devrait être que partielle car en 1607, Ferdinand de Longwy, archevêque, fait effectuer le dénombrement de la seigneurie.

    Le 2 janvier 1750, Guy Michel de Dufort de Lorges, duc de Randans, lieutenant général au comté de Bourgogne, et son épouse la duchesse Elisabeth-Philippine de Poitiers, dernière héritière des familles de Rye, Longwy, Varambon et Neufchâtel, vendent la seigneurie.

    De nouveaux propriétaires apparaissent alors :

      • Messire Claude-Philibert de Mouret, seigneur de Montrond, Châtillon et Trévillers, à qui le Roi avait accordé le droit de retrait féodal en 1751 et avait érigé Montrond en comté en 1767 au profit de Denis-Ignace Mouret.
      • Messire Denis-Ignace Mouret seigneur de Châtillon-sur-Lizine, président au parlement de Besançon, eut pour 151 000 livres, Montrond avec les granges de Cery, la Vaivre, le pré Vauvougier, les villages d’Epeugney, Rurey, Cademène et le moulin d’Ecoutot sur Scey.
      • Messire Claude-François de Renouard, comte de Fleury-Villayer, seigneur de Fertans, eut pour 80 000 livres, Scey, Malbrans et Maisières.
      • Jean-Léonard Jacquot, substitut au parlement de Franche-Comté, eut pour 25 500 livres, Mérey et le droit conjoint de chasse sur Cery avec Messive Mouret de Châtillon.
      • Messive Dagobert de Mutigney, seigneur de Montigney et de Vainans, président au parlement de Besançon, eut pour 14 500 livres Villers avec des fonds épars sur Tarcenay.
      • Marie de Crevans de Hunières, veuve de Messive de Gand de Mérode de Montmorency, prince d’Insenghien, perçoit des droits au nom de ses enfants ; le château ruiné lui appartient ainsi que les droit de haute, moyenne et basse justice.

    La période révolutionnaire, à Montrond comme ailleurs, éradique près de mille ans de féodalisme et supprime la condition seigneuriale et les privilèges qui y étaient liés.



    II – Le château féodal

    Amédée de Neufchâtel, seigneur de Montrond, décide de faire fortifier la butte du village en 1231 avec l’aide de Pierre V de Scey, cité comme co-bâtisseur.

    Le choix du lieu de l’édification fut judicieux. Assis sur une éminence plate de forme ovale, dominant d’environ 90 mètres la plaine qui l’entoure, le château fut idéalement placé pour dominer la seigneurie de part et d’autre.

    Il y a fort à parier que l’endroit choisi fut déjà fortifié avant cette date par une tour en bois ou par une autre fortification primitive comme cela était fréquent aux XIe et XIIe siècles, car la seigneurie existait déjà depuis près d’un siècle.

    On ignore le temps qu’il a fallu aux hommes pour édifier cette orgueilleux monument mais l’on sait que malgré les travaux entrepris, l’archevêque Nicolas, de l’Eglise Saint-Etienne de Besançon, exigea l’interruption du chantier car le terrain en cause appartenait en partie aux chanoines du chapitre. Cependant, Amédée de Neufchâtel rend hommage au doyen de Saint-Etienne en 1233 et Pierre de Scey signe une carte de donation en faveur de cette église en mentionnant ce qu’il lui doit pour la part qu’il possède du château.

    On prétend que le château, une fois achevé, était visible à 3 à 4 lieues à la ronde (soit 12 à 15 km).

    Un terrier mentionne que la fortification comprenait « le chasteau et la maison forte dudit Montron, ensemble et vergier et ce qu’est enclos dans les murailles d’icelluy (...) » Des vignes furent plantées par la suite sur les coteaux du mont.

    En 1356, le 18 octobre exactement, les écrits mentionnent qu’un tremblement de terre a provoqué l’effondrement d’une tour du château alors que l’épicentre se trouvait à Bâle ! Par contre, on ne sait pas si des maisons furent détruites et s’il y eut des victimes.

    En 1492, l’archiduc Maximilien d’Autriche, gendre de Charles le Téméraire, époux de Marie de Bourgogne et empereur de Germanie de 1493 à 1519, fut invité à célébrer les fêtes de Noël au château. On ignore la raison de la venu de cet illustre personnage mais l’on sait qu’il amena avec lui 8000 hommes ( !), qu’il séjourna à Besançon le 21 décembre, passa les fêtes de la Nativité à Montrond, pour ensuite repartir sur Vercel et Saint Hippolyte.

    La vaste et colossale demeure seigneuriale, qui dut atteindre son apogée architecturale et militaire à cette époque, fut détruite moins de deux cents ans après, lorsque la Franche-Comté fut annexée par la France. Louis XIV, profita de la décadence de l’Espagne pour engager une guerre qu’il remporta contre la province. Il fit abattre les murs de ce qui restait des 19 châteaux de la vallée de la Loue, exception faite du manoir de Cléron. Le castel de Montrond fut assiégé et démantelé en mai 1674.

    Celui-ci ne fut jamais reconstruit mais dut encore être habité un certain temps.

    En 1743, il y avait encore au château un fermier dénommé Pellot. On rapporte qu’il restait des endroits couverts de lauze à la fin du XIXe siècle.

    Au début du siècle, on pouvait encore admirer « la grosse tour », haute d’environ 10 mètres (voir cartes postales anciennes). Caduque de vétusté, elle s’effondra durant une nuit de février 1935 et on dut par la suite en abattre les restes encore menaçants.

    Le centre du château, qui devait être à l’origine une cour, a disparu avec les siècles. Jadis transformé en prairies il fut planté de conifères au début des années 70.

    Aujourd’hui, le château est en cours de consolidation et de nettoyage, ce qui permet de sauvegarder les murs encore en état et de permettre un accès facilité. Le chemin d’accès est goudronné et on peut gravir le mont à pied en ¼ d’heure environ.

    Les vestiges restants, victimes d’un abandon séculaire, sont bien maigres cependant pour le visiteur épris d’histoire.

    En faisant le tour de ce qui fut le mur d’enceinte, on aperçoit une salle voûtée dont l’ouverture est à demi engloutie par les pierres. Il reste des murailles partiellement détruites sur tout le pourtour du château, jalonnées de portions de tours d’angle, essentiellement du côté levant. Là, on peut admirer quelques pans de murs percées de fenêtres, sans doute du XVIe siècle, et qui devaient être les restes du logis seigneurial, ainsi qu’une tour où l’on peut accéder par une poterne donnant accès à un conduit vertical.

    L’étang situé au bas du mont et couramment appelé « la digue » n’existait pas au moyen âge mais le terrain devait déjà être bien marécageux car les manants de Montrond étaient tenus de battre les marais environnants afin d’empêcher les grenouilles de coasser !

    On ignore si un puits avait été foré dans l’enceinte du château, bien que cela paraisse fort improbable du fait de la géologie des lieux, mais on sait que le castel voisin de Scey était équipé d’un système de chéneaux en pierres chargés de la collecte des eaux de pluie qui étaient ensuite stockées dans des salles citernes. C’est ce système d’alimentation qu’avait sans doute dut retenir les bâtisseurs du XIIIe siècle qui permettait l’autonomie en eau du fort.

    Des textes du XIXe siècle rapportent également la présence de souterrains. Cette hypothèse, propagée dans bien des lieux historiques anciens et propre à la pensée romantique de cette époque, paraît fantaisiste pour plusieurs raisons :
      • la géologie marneuse de la butte de Montrond ne permet pas un creusement stable et durable avec les moyens techniques médiévaux.
      • On n’a jamais retrouvé de traces en surface susceptibles de nous indiquer une entrée ou une sortie potentielle.
      • Et enfin, l’importance du terrassement d’un tel réseau souterrain ne faisait pas partie des projets des architectes, trop occupés à fortifier « le dessus » avant toute autre chose.

    Mais loin de moi l’idée de na pas laisser un place au mystère et à l’imagination...



    III – La justice de l’ancien régime

    Les seigneurs de Montrond disposèrent pendant tout l’ancien régime de droits considérables sur leurs terres, tant sur le plan politique et militaire que sur le plan économique et spirituel.

    Voici quelques uns de ces droits :
      • Droit de lever et d’imposer des taxes et de percevoir l’impôt selon les besoins du seigneur.
      • Droit de corvée sur ses sujets : Il est dit que les manants de Montrond et de Mérey « étaient tenus et subiects de descomber annuellement trois pièces de prel » qu’ils devaient « le faulcher et fener par chascung an et conduire et charroyer le foing au dict chasteau quand il plait au seigneur » moyennant quoi ils avaient droit de parcours après les récoltes des premiers fruits. Ils étaient également tenus de battre les marais environnants, de faire guet, d’assurer une garde au château et d’apparaître en revue en cas de conflit militaire. Un jugement de 1464 leur rappelle ce devoir militaire et les condamne à l’exécuter.
      • Droit de haute, moyenne et basse justice ou l’un de ces pouvoirs seulement selon les périodes et les villages. La haute justice connaissait les crimes, la moyenne les affaires civiles et la basse les vols, délits et menus larcins. En 1292, les abbés de Saint Paul de Besançon autorisent les sires de Montrond à exercer la haute, moyenne et basse justice sur les terres de Mérey, Villers, Epeugney et Malbrans. On sait que du XVe et XVIIe siècle, les seigneurs de Montrond exerçaient aussi la haute justice sur les habitants de Rurey.
      • Droit de propriété des forêts, du gibier, des essaims sauvages, des îles et alluvions.
      • Droit d’arrèglement et d’usurpation des communaux.
      • Droit de mesure entraînant des amendes aux fraudeurs.

    En matière de justice, il y eut un temps où les jugements étaient définitifs, sauf exceptions.

    Dans les derniers siècles de l’ancien régime, la justice était très respectée. En 1751, elle conservait le droit d’élever des fourches patibulaires (potences d’exécution) qui se plaçaient entre le chemin de Villers à Malbrans et celui de Mérey à Tarcenay. Une exécution eut encore lieu au XVIIIe siècle.

    Le seigneur avait pour officiers de justice :
      • le haillé au châtelain et son substitut
      • le procureur fiscal
      • le greffier

    Les procès avaient lieu alternativement dans chacun des villages de la seigneurie pendant un an. En 1452, le tribunal siégeait à Mérey. Les audiences avaient ordinairement lieu en plein air sauf en cas d’intempérie.

    En 1632, les officiers de Montrond se chargent de l’enquête d’un assassinat commis près des grands près.

    Durant la période révolutionnaire, il est rapporté que les officiers municipaux de Montrond multiplièrent les contrôles routiers et arrêtèrent des prêtres réfractaires et des religieux en infraction avec les lois.

    Montrond forme une garde nationale qui participe en 1831, aux manifestations Bisontines organisées lors de la venue du Roi Louis-Philippe. Cette unité comportait 26 gardes.
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LA VIE DES HABITANTS


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LA VIE RELIGIEUSE


    I – La chapelle primitive

    Durant tout le moyen âge, la paroisse de Montrond ne fut jamais qu’une dépendance de la paroisse de Villers, quelque agréable qu’il en put être aux sires de Montrond d’avoir une église dans leur bourg. Il semble donc que Villers détenait la juridiction spirituelle et religieuse de toute la seigneurie.

    Les fidèles de Montrond se rendaient à pied chaque dimanche jusqu’à l’église de Villers pour assister aux offices. Le parcours était pénible et peu commode ; il fallait traverser les bois, les prés marécageux et le voyage prenait près d’une heure.

    Montrond dut pourtant tenir à avoir une chapelle indépendante de l’église mère pour que les malades et infirmes eussent la messe aux jours de dimanche et fêtes.

    L’époque de la fondation d’une chapelle est imprécise. Il s’emblerait qu’en 1495, un accord fut passé entre le père Ryot et le village de Montrond, laissant ainsi supposer l’existence d’une chapelle.

    Une lettre de Jacques Decreuse, curé natif de Villers, en fonction vers 1580, semblerait avoir permis l’édification d’une telle chapelle. Il se peut que ce dernier ait obtenu le soutien de Monseigneur Ferdinand de Rye, alors seigneur de Montrond, car celui-ci a permis la construction des églises de Malbrans et de Mérey.

    Toutefois, celle-ci était relativement exiguë ; sa nef mesurait 27 pieds sur 18.75 (env. 9mètres sur 6) et le chœur mesurait 18 pieds sur 16 (env. 6 mètres sur 5).

    Elle est dépourvue de fonds baptismaux, de confessionnaux, de chaire et de vase d’onction.

    On suppose qu’elle existait avant 1573 mais elle n’est citée dans les écrits qu’en 1615 sous le nom de « chapelle Saint Georges ».

    Durant la guerre de dix ans, l’église et la maison curiale furent incendiées, ce qui laisse croire que Montrond constituait une paroisse. Rien ne le confirme car en 1700, 4 villages dépendent de la paroisse de Villers.

    Las de cette situation, les paroissiens demandent le démembrement.

    En 1727, M. Roussel demande l’interdiction de l’accès à la chapelle parce que le chœur menace ruine et la voûte est ouverte en plusieurs endroits.

    En 1737, les habitants établissent une requête mentionnant que la chapelle est trop ancienne, trop petite et capable de ne contenir que la moitié des fidèles.

    Le 19 mai 1741, une lettre ordonne la fermeture des portes de la chapelle jugée d’un état ruineux jusqu’à ce que les paroissiens prennent les mesures par eux-mêmes en faisant établir des plans et devis pour la remise en état.

    Lors de la période révolutionnaire, les constitutionnels du village se plaignent à nouveau que l’assemblée législative n’érige pas Montrond en paroisse indépendante. Un capucin constitutionnel est nommé vicaire en chef de Montrond en 1792.

    En l’an IX, la chapelle est mise au service de la nation ; les laves sont gelées, le beffroi nécessite reconstruction, la cloche est détruite et l’intérieur de l’édifice est détérioré par des gouttières.

    Le presbytère a fait l’objet d’une vente comme bien national.
    En l’an XII, la communauté le loue afin d’héberger un prêtre constitutionnel nommé depuis l’an XI.

    La situation reste inchangée mais l’église s’avère un fois de plus trop petite.

    Un projet de construction d’un nouveau presbytère est établi en 1818 mais en 1819, il est question du rachat de l’ancien et de réparations de l’église ainsi que des fontaines.

    Finalement, le chœur est reconstruit en 1835 mais les matériaux sont de très mauvaise qualité.

    Dès 1840, les paroissiens se plaignent de la vétusté de leur lieu de culte mais aussi et de l’exiguïté de leur cimetière.

    Les défectuosités de la voûte en 1846 précipitent les évènements.
    Deux projets de construction sont proposés mais non retenus.
    L’architecte Ducat, qui, ultérieurement construira la basilique Saint Ferjeux de Besançon, propose un 3e projet en 1858.



    II – L’édification de l’église

    Le cardinal archevêque rend visite aux villageois le 10 mai 1860 ; il constate que les vitraux sont irréguliers, juge que le sanctuaire gothique en hémicycle est de mauvais goût et que le clocher est construit en mauvaises pierres.

    Sous la pression de cet ecclésiastique, le conseil municipal décide officiellement la reconstruction totale le 20 mai.

    Pour subvenir au coût financier de cette opération, la commune vend 3.7 hectares de bois et a recours aux souscriptions des habitants.

    Le nouveau sanctuaire est construit en retrait par rapport à l’ancien et son achèvement est prévu en 1863, à l’exception du clocher.

    La flèche élancée, qui doit compléter l’édifice, œuvre de Ducat, est adjugée en 1874, mais dès 1875, la croix qui la surmonte est détériorée par les intempéries.

    La flèche du clocher fut renversée par un violent orage le lundi 11 août 1958 vers 17h, jour de la foire mensuelle de Besançon, et ne sera jamais reconstruite.

    Le cimetière actuel est aménagé en 1851 par l’architecte Painchaux.
    Il sera agrandi en 1924 puis en 2001.

    Plusieurs calvaires sont recensés au village, généralement érigés par des familles reconnaissantes entre 1840 et 1930.

    La Vierge du château est érigée en 18557 et sera reconstruite au XXe siècle.
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SPELEOLOGIE HISTORIQUE


    I – La visite de cavités autrefois

    La surface du plateau de Montrond est véritablement « éventrée » de cavités souterraines naturelles.

    Autrefois considérées comme « des vestibules de l’enfer » par l’imagination populaire, ces abîmes entretinrent pendant des siècles des croyances et des craintes les plus diverses.

    A Montrond, nous n’avons pas (encore) découvert de traces de l’homme préhistorique dans les grottes locales. Il semble que les cavités de la commune n’aient été réellement parcourues que depuis le XVIIIe siècle, voire le XIXe avec certitude.
    Certaines de ces autres servirent sans doute, de tout temps, de refuge ou d’abris temporaires à des familles entières qui fuyaient la surface lors de conflits dévastateurs ou d’invasions sanglantes qui ont ravagé le pays durant tout l’ancien régime. Mais si naguère, l’homme cherchait un abri de fortune dans les grottes, ce ne fut certainement pas par curiosité scientifique mais bien par souci urgent de protéger sa vie.

    Jusqu’au XIXe siècle, rares étaient les téméraires qui tentaient de s’aventurer dans ces endroits hostiles, parce que d’une part, les moyens matériels étaient insuffisants pour affronter ce milieu (éclairage inadapté, absence d’agrès...), et d’autre part, parce qu’on avait la hantise d’y rencontrer le diable ou d’autres créatures comme la Vouivre.

    Au XIXe siècle, les habitants commencent à « visiter » les grottes, non plus pour s’y cacher mais pour les explorer.

    La grotte des Cavottes est ornée, en plusieurs endroits et notamment dans la galerie de la trémie et la salle du chaos, d’environ 300 signatures rupestres de visiteurs, dont certaines sont parfois accompagnées d’une date, d’un âge ou d’un lieu d’origine.

    Cette grotte a été durant tous le XIXe siècle et même encore au XXe, un « passage obligé » que bon nombre de jeunes Castelmontois se devaient de parcourir au moins un fois jusqu’à la salle du chaos et même jusqu’au « faux pas », limite d’une exploration sans agrès.

    Aujourd’hui parcourue annuellement par près de 1000 spéléologues, cette cavité reste un « classique » à visiter impérativement ... au moins une fois ! ... et avec le spéléo-club local pour plus de sécurité.



    II – Le puits de « la belle Louise » et sa légende

    Ancienne complainte:

        « Dans la ville de Montrond,
        En Bourgogne,
        Il y avait une fille à marier. »


    Le puits de La Belle Louise, situé non loin de la grotte des Cavottes et à quelques centaines de mètres en contrebas du château, fut ainsi désigné à raison d’un tragique évènement dont chacun au village pourrait narrer l’histoire.

    Il existe plusieurs versions de la légende de la Belle Louise, tant orales qu’écrites et qui différent plus ou moins.

    J’en donne ci-après une synthèse afin de ne perdre aucun élément.

        « Au temps où le majestueux château dominait le village, une jeune bergère appelée Louise, fiancée à un pauvre métayer qui la cherchait en mariage depuis longtemps, consentit, non sans désintéressement à une autre union avec un riche seigneur, alors que son fiancé était retenu prisonnier dans une contrée lointaine.

        Après quelques temps, les noces eurent lieu en l’église de Villers et furent suivies d’un banquet où rien ne manquait.

        La Belle Louise était devenue baronne mais en vain.

        Vers minuit, la jeune mariée se dirigea vers la chambre nuptiale mais un bras vigoureux l’emmena au dehors sur un coursier rapide. Le diable en personne emportait la Belle Louise dans son sinistre royaume des ténèbres et la précipita dans les profondeurs de l’abîme pour la punir de son parjure.

        C’était au cœur de l’hiver, la neige recouvrait le sol ; les traces de pas restèrent imprimées dans le sol et servirent à diriger les recherches le lendemain matin.

        Le seigneur et ses gens arrivèrent devant le gouffre d’où émanait une forte odeur de mort. »


        (NDLR: Selon les différentes versions, on aurait trouvé au bord du précipice, « une pantoufle abandonnée », « des débris de parure qui avait orné son cou », ou « quelques lambeaux de la robe de mariée qui étaient encore accrochées aux épines qui bordaient l’abîme »).

        « Puis pour constater la mort de la malheureuse Louise, plusieurs villageois courageux descendirent dans le gouffre à l’aide de corde et rencontrèrent son cadavre gisant sur un banc de roches en saillie.

        (NDLR : le puits d’entrée affiche une verticale de 46 mètres).

        « Pour témoigner de leur macabre découverte, ils coupèrent l’un des doigts qui portait encore l’anneau du mariage. »


    La date de cette histoire, devenue légende, nous est inconnue mais au vu des éléments contenus dans le récit, on peut supposer qu’elle a eu lieu (si elle a vraiment eu lieu) à la fin de l’époque médiévale (XIVe et XVe siècles) voire même peut-être postérieurement (XVIe ou XVIIe siècles).

    Il faut cependant attendre le 22 janvier 1899 pour que la première exploration scientifique soit entreprise par un géologue, le professeur Eugène Fournier, qui avait alors recours à de la main d’œuvre locale pour l’expédition. Je vous recommande la lecture de ses récits passionnants.

    La cavité fut ensuite parcourue par de nombreux spéléologues qui en dressèrent peu à peu la topographie.

    Rappelons au passage que « la Belle Louise » ne fut pas la seule victime du puits d’entrée, fatal en cas de chute, mais que 2 autres spéléos y trouvèrent la mort respectivement en 1973 et 1983.

Après avoir proposé la dénomination de Montrond-Saint-Georges, celle de MONTROND LE CHÂTEAU est adopté par un décret du 22 férier 1923. Le nom de Montrond viendrait de la bute témoin, qui servit de support au
château féodal.
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BIBLIOGRAPHIE


    Documents issus des archives départementales du Doubs :

      • Dictionnaire des communes du Doubs, tome 4
      • Annuaire du Doubs, 1826, p.113 et suivantes
      • Dossier de références sur la commune de Montrond
      • Blaser populaire de Franche-Comté, 1897, p.180
      • Documents inédits de l’académie de Besançon, 1876
      • Traditions populaires du Doubs, 1891, p.155 et 156
      • La seigneurie de Montrond au début du XVe siècle, Sacco O., 1977
      • Cadastre de la commune de Montrond
      • Plan des bois de Montrond en 1743
      • Réquisition de guerre en 1815 et listes électorales
      • Tableau des chemins vicinaux, 1837 – 1868
      • Construction de l’église et plans du clocher
      • Liasse de parchemins médiévaux


    Documents non répertoriés aux Archives Départementales :

      • Notice historique personnelle, Chanoine Dartois, 1851
      • Bulletins municipaux N° 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 & 8
      • Inventaire spéléologique du Doubs, tome 2 et 3
      • Cartes postales anciennes issues de collections privées
      • Articles de presse divers, L’Est Républicain
      • La ligne Besançon Amathay-Vésigneux, Chemin de fer du Doubs
      • Archives personnelles diverses




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